
Cahier d’un retour au pays natal
À force d’entendre de référence en référence mon texte « Carnets de retour au pays natal » comme une référence alors qu’à mes yeux ce n’était qu’un clin d’œil au « cahier d’un retour à pays natal » il fallait bien finir par le lire. Coincé par des nécessités militantes et un manque de moyen intellectuel pour le comprendre je ne l’ai jamais lu. Le propre de l’autodidacte étant d’apprendre quand il peut. Poussé par l’actualité de sa mort me voilà lors d’un passage à l’Harmattan l’heureux possesseur d’un cahier. La préface à l’édition Bordas d’André Breton attendra un jour de tramontane.
Et ce 10 sept.-08 je finis enfin la lecture d’un cahier d’un retour au pays natal. Le train a cette utilité quelques fois. Cet ouvrage transpire la nécessaire revendication de la négritude et le poids de l’histoire et de la souffrance du peuple nègre.
Il a une connaissance de son pays « natal » qui est érudite que je ne peux revendiquer à propos du mien même à ce jour. Il n’évoque pas l’exil et les souffrances qui y sont liés.
Sa maîtrise du Français est étonnante. Jamais il ne rejette le colonialisme comme fait. Tout reste poétique. Aucun mot sur une langue qui serait autre que le français et qui souffrirait d’un sous-statut, peut-être que le créole martiniquais n’existait pas encore en 1939 (provocation). Baigné ensuite dans la sacro-sainte départementalisation, il ne sera guère plus prolixe sur le sujet Aimé Césaire. Cahier d’un retour au pays natal est la naissance d’une écriture d’un sage qui maîtrise le langage des maîtres pouvant même les épater quelques fois.
Il (le cahier) est moins marqué politiquement
Césaire avait 25ans sa vie de militant politique était devant lui, il était arrivé à l’écriture grâce à l’école de la république.
Moi j’en avais 47 ans et une partie de ma vie militante derrière moi et je suis arrivé à l’écriture grâce ou parce que je me suis devenu éditeur.
Enfin je pourrai rentrer dans des comparaisons.
Elle a sonné
Mieux vaut tard que jamais.
Longtemps j’ai observé ce monde étrange
Longtemps j’ai cru ce monde étrange
J’ai même cru que ma place était là
J’ai même cru ne pas avoir de place
J’ai observé ces balais étranges comme des corps étrangers
J’ai observé avec de la rage quelques fois des balais étranges
Que de mondes étranges à observer
Mon monde étrange à partager
Longtemps j’ai observé les murs comme des manuscrits
Longtemps j’ai observé la peau des murs
Comme des instants magiques
Comme des instants tragiques
Des histoires s’inscrivent malgré elles
Des histoires s’inscrivent malgré tout
Que de mondes étranges à observer
Mon monde étrange à partager
Ce moment étrange qui nous fait admettre
Que tout compte fait
On a grandi
Tel était notre souhait
Et encore
Que de mondes étranges à observer
Mon monde étrange à partager
Moi aussi
Moi oh si…
De
Croire
Encore un instant
Pesant sans doute
Le doute n’est guère mesurable
Mais douter c’est penser déjà
C’est pas si mal